Depuis la crise du Covid-19 et plus particulièrement depuis le début du confinement, j’ai assisté à des scènes stupéfiantes en allant faire les courses : dans la rue, dans les boutiques alimentaires… Des prises à partie, des engueulades. Parce que l’un ne respecte pas la distance réglementaire, parce que chacun, dans la file d’attente, donne son avis sur le chiffre d’affaires du commerçant « qui a l’air de ne pas trop mal s’en sortir »… Les gens sont à cran, c’est un constat.
Les signes de violence et de tension traduisent de l’anxiété et de l’insécurité. La crainte du virus, la peur de perdre son emploi, l’appréhension que l’entreprise ne résiste pas, l’angoisse d’être séparé de ses proches renforcée par le peu de lisibilité que nous avons sur l’événement, par des informations changeantes qui renforcent l’instabilité générale et la navigation à vue… Ce confinement difficile n’a pas été vécu par tous comme la pause salvatrice et protectrice dont on nous parle dans les magazines. Le télétravail, mis en place dans l’urgence, a pu être une source d’angoisse ou de difficulté. Travailler dans une cuisine, un séjour, une chambre, sur du mobilier non adapté, est aussi complexe que physiquement douloureux sur la durée. Les enfants à charge et « l’école à la maison » pour certains, les logements exigus pour d’autres, le réseau défaillant ou le matériel informatique un peu dépassé ont révélé de nombreuses inégalités, notamment numériques.
Les personnes âgées se remémorent ainsi leurs souvenirs de guerre. Certains de mes clients assurent être « habituellement d’un naturel détendu » mais reconnaissent vivre cette période dans le doute, l’angoisse, et être victimes d’insomnies ou de « trucs » qui se passent dans leur corps.
La date du 11 mai a été annoncée. Nous nous sommes accrochés à elle sachant qu’elle ne permettrait pas tout mais qu’elle était notre lueur d’espoir du retour à une vie sociale probable. Elle est timidement remise en cause, on ne sait pas… peut-être que non finalement.
Nous nous cramponnons aux couleurs de la carte : vert, orange, rouge… elles sont anxiogènes, tel un rappel inconscient de la France Libre sous l’occupation… Nous rechutons dans l’incertitude. Le 11 mai, voire début juin, certains auraient pu démarrer à nouveau leur activité. Mais les règles de sécurité, fixées pour la bonne cause, sont si contraignantes qu’elles écrasent toute perspective de reprise. Et puis, paradoxalement, le déconfinement annonce la fin du cocon protecteur. Nous allons devoir ressortir de nos intérieurs qui sont devenus, en quelque sorte, nos extérieurs pendant ces 7 semaines. Il nous faudra considérer que le danger vient de l’autre, peut-être du voisin ou du collègue. La méfiance va alors s’installer et se renforcer, ce qui nous laisse présager parfois des relations sensiblement altérées avec notre entourage professionnel ou personnel.
Nous vivons tous un choc psychologique. Ce n’est ni un gros mot, ni une honte… c’est un fait. Comment allons-nous faire pour dépasser cet état qui peut devenir bloquant ou clivant s’il est nié ou étouffé ?
Il est indispensable d’accueillir, d’écouter, d’échanger sur cette période passée et à venir au sein des entreprises, même des plus petites.
Je mets à votre service mes compétences et vous accompagne à distance ou en présentiel pour anticiper ce retour. Je suis déterminée à soutenir les encadrants et les managers et à les conduire vers la réussite de la reprise, à passer de ce que Boris Cyrulnik appelle la Résistance à la Résilience.